« Mesdames et Messieurs,
Chers concitoyens, Chers Saint-Prissiens,
Je vous remercie infiniment pour votre présence, nécessaire, ce jour.
Depuis mardi dernier, au lendemain du décès du jeune Nahel à Nanterre, nos communes sont, partout en France, le théâtre de troubles graves. Si le décès d’un adolescent de 17 ans peut légitimement susciter de l’émoi, il ne peut être un prétexte à la haine et à une violence inouïe contre tout ce qui représente l’institution.
Le Val d’Oise n’a pas été épargné, notre Ville a connu dans une moindre mesure son lot de feux, de tirs de mortiers et d’agitation nocturne. Nos voisins ont subi bien pire : mairies, centres culturels, bibliothèques, écoles, postes de police municipale incendiés, centres de secours et commissariats caillassés, incendies de voitures, pillage de commerces… La liste des dégâts est longue et non sans conséquences.
Je tiens ici à remercier et à saluer le courage de l’ensemble des policiers, nationaux et municipaux, gendarmes et sapeurs-pompiers mobilisés, les unités d’élite du RAID et les CRS, qui depuis 5 nuits ne faiblissent pas pour porter secours, rétablir l’ordre et prévenir les actes de vandalisme sur nos territoires. Je leur renouvelle mon entier et indéfectible soutien ! Je tiens à saluer les agents des services municipaux qui, en alerte depuis près d’une semaine, veillent, nettoient, réparent pour maintenir nos services publics. Depuis 5 nuits, l’ensemble des forces de l’ordre, de la sécurité civile et les élus locaux, les Maires en première ligne affrontent une déferlante de violences orchestrée par une minorité de voyous qui ne respecte rien, ni personne !
Les élus eux-mêmes, présents sur le terrain au quotidien pour servir les habitants, sont attaqués. L’agression subie jeudi dernier, par ma collègue Stéphanie Von Euw, Maire de Pontoise, blessée par un tir de mortier qui la visait personnellement, et la tentative d’assassinat perpétrée dans la nuit de samedi au domicile de mon ami et collègue, Vincent Jeanbrun, Maire de
L’Haÿ-les-Roses, blessant son épouse et l’un de ses enfants, représentent le franchissement d’un nouveau cap dans l’horreur des violences qui frappent notre pays et ses institutions. Ce cap doit être celui de la pleine prise de conscience et de l’action de l’État !
TROP, C’EST TROP ! Cela doit cesser !
Les exactions commises sont d’une extrême gravité et nous ne pouvons plus tenter d’expliquer l’inexplicable, d’excuser l’inexcusable ! Laxisme, passivité et acceptation, sont le terreau du renoncement et de la défaite face à des individus haineux, d’une violence inouïe et prêts à tout pour mettre à terre une société française au sein de laquelle ils vivent pourtant et qu’ils piétinent impunément. N’ont-ils pas été accueillis dans les écoles qu’ils brûlent aujourd’hui ? N’ont-ils pas accès aux transports publics, aux bibliothèques, qu’ils détruisent ?
Depuis 2020, j’alerte, comme tant d’autres Maires, le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, de notre difficulté à faire face aux incivilités et faits de délinquance croissants, de la nécessité de renforcer les effectifs de Police Nationale afin de protéger les citoyens qui n’aspirent qu’à vivre sereinement et qui sont aujourd’hui les premières victimes de ces émeutes. La violence se répand insidieusement depuis trop longtemps, sans trouver d’opposition en face !
Les Maires sont profondément attachés à l’unité et à la cohésion de notre pays : ils y contribuent chaque jour en agissant au plus près des citoyens. Ils aiment passionnément leurs villes et la République. Le déchaînement de violence, qu’impose au pays une minorité, est inacceptable et les Maires sont désormais en colère. Mais, ils ne se résignent pas et sont résolus à s’y opposer.
Le Maire de l’Haÿ-les-Roses réaffirmait, ce matin, sa détermination à protéger et servir la République. Oui, les Maires ne lâcheront rien et demeureront debout face à l’indignité, l’irrespect, et la haine de ceux qui veulent mettre la France à genoux !
L’ordre doit être rétabli, définitivement ! Nous n’assisterons pas, impuissants, au délitement de notre société et de l’union nationale, à la destruction de nos institutions et des symboles de notre République par ceux qui ne représentent qu’une minorité ! Cette minorité ne peut mettre au pas un pays et l’immense majorité de citoyens qui doivent aujourd’hui se mobiliser et créer le sursaut républicain. Oui, ce sont les symboles républicains qui sont touchés. Mais pas seulement ! Aujourd’hui, on traque des policiers à leur domicile, on tend des guet-apens à des pompiers, dont l’un, âgé de 24 ans, est décédé cette nuit, et les élus sont désormais en danger. Demain, chaque citoyen devra-t-il se terrer chez lui, menacé par une frange de la population ?
Les élus sont indéfectiblement à vos côtés. Je suis à vos côtés. Mais dans ce chaos, les Maires ne peuvent rien seuls ! L’État ne peut assister ahuri et passif à ce qui constitue pour ces délinquants, pour certains potentiels meurtriers, un spectacle. Chercher un sens à la destruction des mairies, des équipements publics, des bureaux de poste, des moyens de transport est une impasse ! L’heure n’est pas à l’analyse, mais à une réponse ferme et définitive.
Au-delà des mots et gestes de compassion, il faut une action autoritaire ! C’est ce que Nous, Maires, attendons, c’est ce que Vous, citoyens attendez ! Nous exigeons le retour à l’ordre républicain dû par l’Etat. La peur doit changer de camp.
À tous les pyromanes, à tous les émeutiers, attiseurs de haine et de violence, à ceux qui veulent anéantir nos institutions, sachez que les élus locaux, les policiers municipaux et nationaux, les gendarmes et les pompiers, ne faibliront pas !
Aux citoyens, à vous tous, chers Saint-Prissiens qui formez cette majorité silencieuse, qui défendez les valeurs de la République, sachez que nous resterons debout à vos côtés, nous ne cèderons pas à cette violence, je ne cèderai pas, jamais ! Et avec l’ensemble des élus de la majorité, nous poursuivrons le combat pour que vous puissiez vivre votre commune en toute sérénité et en toute sécurité.
Ensemble et unis, nous formons la force citoyenne, nous sommes la République !
Vive la République,
Vive la France ! »
