UNE TERRE DE VIN ET DE VIGNERONS

SAINT-PRIX ET LA VIGNE, UNE GRANDE HISTOIRE D’AMOUR !

La commune produit son propre vin. Renouant avec un passé immémorial, la Municipalité a fait le choix de valoriser ses espaces naturels en réintroduisant une vigne de pinot noir, comme aux temps glorieux de nos Rois de France et des Ducs de Montmorency.
Vers 1224, au cours des 204 vers du poème la Bataille des vins d’Henri d’Andeli, les meilleurs vignobles du Royaume sont convoqués à un grand tournoi sous le patronage du Roi Philippe Auguste. Le ban et l’arrière-ban des plus beaux vignobles français répondent à l’appel : Sancerre, Beaune, Saint-Emilion ou Argenteuil. Ce dernier qui prétend valoir mieux que tous les autres, nous conte le poète, est attaqué par le vin de Pierrefitte prenant à témoins les vins de Marly, de Deuil et de la vallée de Montmorency…
Au Moyen-âge, les vins « de France » (d’Île-de-France) n’ont rien à envier à leurs cousins du Bordelais ou de Bourgogne. Le vin de Saint-Prix, n’échappe pas à la règle.

• QUAND NOS VINS SE MÊLENT À L’HISTOIRE DE FRANCE

La présence d’une commanderie de l’Ordre des Templiers sur son territoire font de Saint-Prix et de la Vallée de Montmorency des producteurs de vins reconnus. La production vinicole participe de cette volonté des évêques de voir les églises et les monastères cultiver leur propre vigne pour disposer d’un vin de messe. De nos jours, nos meilleurs crus sont encore regroupés autour d’anciens monastères.
Ce seront les grandes familles nobles qui reprendront cette tradition pour servir à leur table leur propre vin. Alors, l’histoire des vins des coteaux de Saint-Prix, se mêla irrémédiablement avec la Maison (famille) de Montmorency.
Le 19 septembre 1356, en pleine guerre de cent ans, le Roi Jean II le Bon est défait par les Anglais menés par le Prince noir à la bataille de Poitiers. Il est fait prisonnier et incarcéré dans la sinistre tour de Londres. Pour sa libération, les Anglais exigent une rançon de trois millions d’écus (deux années de recettes fiscales) garantie par la prise en otage de six princes de Lys dont Louis d’Anjou et Charles de Montmorency. Par l’entremise de ce dernier, des bouteilles de vin du réputé «Clos Rouillard » cultivé à Saint-Prix servent à racheter la rançon du Roi.
La Maison de Montmorency est une des plus illustres familles de la noblesse française.  Elle doit son nom à sa terre de Montmorency, dans le Val d’Oise. Apparentée à la famille royale, elle a donné à la France six connétables, douze maréchaux, quatre amiraux de France et un cardinal de l’Église catholique. Au XVIIème siècle, Henri II de Montmorency est Amiral et Maréchal de France, Vice-Roi de la Nouvelle France et gouverneur du Languedoc. Loin de ses châteaux de Chantilly et d’Ecouen, il reste fidèle au vin de sa terre et se fait livrer du vin de la vallée de Montmorency et de Saint-Prix jusque dans la province du Languedoc.
À mesure que les voies de communication se développent, les petites exploitations qui caractérisaient les vins d’Ile-de-France, qui occupaient près de 42 000 hectares de terrain, périclitent. Au XVIIIème siècle, les vins de notre région comme ceux de l’Orléanais cèdent le pas aux vins de Bourgogne et de Champagne. La production prendra fin, dans la vallée de Montmorency, au tout début du XXème siècle.

• L’EXPRESSION DU SAVOIR-FAIRE ET DU TERROIR FRANCILIEN

Dès 1395, Philippe le Hardi décide une montée en gamme de la production vinicole en imposant la plantation des seuls cépages de pinot noir. Les vins de la Vallée de la Montmorency n’avaient pas attendu cette obligation pour, déjà, produire les meilleurs cépages. Il s’agissait dès les temps carolingiens, d’une viticulture de qualité grâce au Pinot de Bourgogne.
C’est également l’influence du terroir et du travail des hommes. La Seine et ses affluents, par leurs méandres à travers des terrains de nature géologique très variée, multipliaient les terroirs propices à la délicate culture du vin.
Les flancs de coteaux de la forêt de Montmorency (Andilly, Margency, Soisy, Montlignon, Saint-Prix, Saint-Leu, Taverny et Frépillon) offrent des sols variés, formés surtout d’éboulis calcaires s’égouttant bien et abrités des gelées du flanc nord de la butte. L’emplacement idéal pour la culture d’un vin de qualité comme le permet le cépage du Pinot de Bourgogne.

• LE VIGNOBLE FRANCILIEN D’AUJOURD’HUI

Depuis 1933 et la plantation du Clos de Montmartre, et 1962 avec le Chardonnay de Suresnes, le vignoble francilien renaît. En 2011, il atteignait une production de plus de 40 000 bouteilles issues de quelques 200 vignes ‘’franches’’ entretenues par des personnes privées, des associations ou des collectivités territoriales. Des associations comme les Vignerons Franciliens Réunis ou l’Union Vigneronne du Val d’Oise et de la Seine travaillent à obtenir une Indication Géographique Protégée (IGP) pour notre région.
Aujourd’hui, Saint-Prix renoue la chaine des temps. Notre vin, cultivé selon des méthodes biodynamiques, est uniquement le fruit de notre environnement et de la main de l’homme. Réapparu en 2006, il est cultivé depuis par les bénévoles passionnés de l’association du Clos Saint-Fiacre.